L’odyssée de l’espace

Depuis tous temps, l’homme a été attiré par l’espace. Il a toujours voulu avoir la tête dans les étoiles et voir au dessus des nuages.

Presque impossible de se suffire avec sa propre existence, l’homme veut affirmer sa suprématie sur le monde et l’univers. Il veut montrer qu’il en est le centre et pour ça, il doit se prouver à lui-même qu’il connaît le mécanisme de l’univers.

L’homme n’arrête pas l’évolution. Il a toujours voulu aller plus loin, plus haut,… repoussant à chaque fois ses limites. Et même quand il sera arrivé tout là-haut, tout là-bas, il voudra encore aller plus loin.

L’homme jongle entre l’infiniment grand et l’infiniment petit. En effet, il se sert de la miniaturisation pour construire un nombre astronomique de machines scientifiques ultra perfectionnées permettant d’observer dans leurs plus petites mesures les énormes planètes.

Petite histoire de la grande conquête spatiale

La théorie

Pendant très longtemps, on a rêvé de quitter la Terre et de voyager dans l’espace. Cela pose cependant trois problèmes :

– s’arracher de l’attraction de la Terre ;

– trouver un moteur capable de pousser un objet dans le vide (avec l’absence d’air, impossible d’utiliser une hélice !) ;

– revenir dans l’atmosphère sans être brûlé par le frottement de l’air.

De nombreux scientifiques commencent à y réfléchir, notamment le Russe Constantin Tsiolkovski qui publie à partir de 1903 plusieurs ouvrages et articles scientifiques sur ce thème. Il émet alors l’idée de l’utilisation d’un moteur à réaction, utilisant de l’hydrogène et de l’oxygène liquides.

Il n’aura jamais les moyens financiers d’expérimenter ses théories, mais d’autres le feront, avec succès.

Les premières fusées

Les premiers tirs de fusée auront lieu dans les années 1920, à différents endroits de la planète. Mais ce sont les Allemands qui réalisent les plus grands progrès, avec l’aide d’un scientifique roumain Hermann Oberth. Dès 1930, les militaires s’intéressent de près à ces fusées. En 1932, Wernher von Braun, âgé à peine de vingt ans, commence à travailler pour concevoir un moteur-fusée.

La Seconde Guerre mondiale

Après l’arrivée au pouvoir d’Hitler et le début de la Seconde Guerre mondiale, von Braun continue ses recherches, avec toute une équipe, pour aboutir à la fabrication de la célèbre bombe V2, capable de transporter une charge explosive d’une tonne à plus de 300 km.

Du 8 septembre 1944 au 23 mars 1945, plus de 1200 de ces bombes volantes tombent sur la capitale du Royaume-Uni, Londres, un vrai cauchemar pour ses habitants.

À la fin de la guerre, l’Allemagne est envahie par l’armée américaine à l’ouest et l’armée soviétique à l’est. Les deux camps s’emparent des équipements et des ingénieurs allemands. Ils seront embauchés par ces deux pays et seront les piliers des futures agences spatiales.

La guerre froide

À partir de 1945, les États-Unis et l’Union soviétique se livrent à ce qu’on a appelé la guerre froide. Il n’y a pas de conflits armés entre les deux pays, mais une escalade dans la fabrication d’armes de plus en plus terrifiantes, notamment des missiles nucléaires intercontinentaux, c’est-à-dire des fusées transportant une bombe atomique capables de traverser les océans et de détruire une ville entière de l’adversaire. En 1950, cette bataille gagne l’espace. Les deux nations décident de tout faire pour envoyer un satellite dans l’espace.

Ce sont les soviétiques qui y parviennent les premiers, grâce au satellite Spoutnik 1, lancé le 4 octobre 1957, qui émet, durant 21 jours, un « bip-bip » pouvant être capté par tous les radio-amateurs de la planète. Le satellite se désintégrera dans l’atmosphère le 4 janvier 1958.

Un mois après ce premier satellite, est lancé Spoutnik 2, avec à son bord la célèbre chienne Laïka, premier être vivant à être envoyé dans l’espace. Il n’avait pas été prévu de récupérer l’animal. Elle mourut d’ailleurs quelques heures après le lancement.

Il y eut en tout dix Spoutniks lancés, avec souvent des chiens à leur bord. Les soviétiques étaient alors prêts à envoyer le premier homme dans l’espace : le russe Youri Gagarine.

Le 12 avril 1961, Gagarine décolle du cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan) à 9 h 07 (heure de Moscou), puis effectue une révolution de 1 h 48 min autour de la Terre, à une moyenne de 250 km d’altitude. Il se pose près de Saratov (ville sur la Volga à environ 700 km au sud-est de Moscou). À quelques kilomètres de la Terre, il s’était éjecté de sa capsule et avait effectué le reste de sa descente en parachute.

On a marché sur la Lune

Le 5 mai 1961, c’est au tour des Américains d’envoyer un homme dans l’espace, Alan Shepard. Mais c’est trop tard. Les Américains réalisent avec inquiétude l’avance des soviétiques dans la conquête de l’espace. Le 25 mai 1961, le président John Kennedy annonce, dans un discours resté célèbre, qu’un Américain posera le pied sur la Lune avant 1970. La course est lancée : c’est le début du programme Apollo. D’énormes moyens financiers sont dépensés pour cette tâche, l’équivalent de plus de 135 milliards de dollars actuels.

Le pari est tenu, le 21 juillet 1969, la mission Apollo 11 pose le premier homme sur la Lune : Neil Armstrong. Il prononcera ces mots célèbres, à sa descente : « That’s one small step for a man, one giant leap for mankind. » (« C’est un petit pas pour un homme, mais un bond de géant pour l’humanité. »). Cinq autres missions (Apollo 12, 14, 15, 16 et 17) poseront des hommes sur la Lune (la mission Apollo 13 échoua, suite à l’explosion d’un réservoir d’oxygène).

Avec la mission Apollo 17, en décembre 1972, c’est la dernière fois que l’homme a marché sur la Lune.

Les autres programmes ou projets

En plus de ces programmes célèbres, il en existe beaucoup d’autres. Certains ont pour objectif la découverte des planètes du système solaire, du soleil, l’observation d’étoiles plus lointaines, ou encore la présence permanente d’hommes dans l’espace :

La navette spatiale américaine (space shuttle en anglais) est une navette spatiale conçue et utilisée par les États-Unis, dont le premier vol eut lieu le 12 avril 1981. C’est le premier engin de ce type, capable d’emmener de gros satellites en orbite basse et, éventuellement, de les rapporter sur la Terre.

Le programme Mir. C’est une station spatiale permettant de loger jusqu’à six hommes d’équipage pendant plusieurs mois. Elle fut lancée en 1986, puis détruite en 2001.

La Station spatiale internationale (International Space Station, ISS) est une station spatiale construite et assemblée en collaboration entre plusieurs pays. Elle est en orbite autour de la Terre à une altitude d’environ 386 km. C’est la remplaçante de Mir.

Le télescope spatial Hubble, un télescope en orbite à environ 600 km d’altitude. Il a été lancé le 24 avril 1990 par une navette spatiale de la NASA.

Les vols habités

Il y a une grande différence entre un vol habité ou inhabité : le coût ! Envoyer un homme dans l’espace coûte beaucoup plus cher. En effet, on doit alors limiter le risque au maximum. Vérifier, contrôler, tester l’engin spatial, et cela demande beaucoup de travail.

Dans le cas d’un vol inhabité, on considère que rendre la fusée fiable à 100 % n’est pas rentable, cela coûte plus cher que si on accepte qu’un lancement puisse échouer de temps en temps. Dans le cas d’un vol habité, il n’est pas question de se livrer à ces calculs. Chaque perte humaine est un drame.

C’est pour cela que l’Europe n’a jamais lancé de fusées habitées. Le programme de navette spatiale européenne, baptisé Hermès, n’a jamais été terminé, cela coûtait trop cher.

Les victimes de la conquête spatiale

Malgré les précautions prises pour envoyer des hommes dans l’espace, cela reste un exercice risqué. De nombreux hommes et femmes y ont laissé la vie. Officiellement, il y aurait eu 22 morts dans la conquête de l’espace.

À ce jour, il n’y a jamais eu de mort dans l’espace. Les décès se sont produits soit lors de l’entraînement au sol, soit lors du décollage, soit lors de la rentrée dans l’atmosphère.

Le futur

Depuis 1972, il n’y a plus d’exploration de l’espace à l’aide de vols habités. Avec le développement des sondes automatiques, des robots d’exploration, il n’y a plus vraiment d’intérêt scientifique à envoyer des êtres humains dans l’espace, vu le coût que cela représente. Mais l’espace fait toujours rêver, et de nombreux projets, souvent fantaisistes, ont vu le jour, en vue de faire vivre les êtres humains dans l’espace.

Parmi les projets de vie « ailleurs que sur Terre », il y a des thèmes fréquents, à la limite de la science-fiction, comme la construction de gigantesques stations spatiales, capables de faire vivre des milliers de personnes en orbite autour de la Terre, ou posées sur la Lune. De même, encore plus étrange, il existe une idée selon laquelle d’autres astres du système solaire seraient capables d’accueillir la vie, après modification. C’est l’espoir de la Terraformation, c’est-à-dire transformer une planète pour qu’elle ressemble à la Terre.

Malgré l’arrêt de la « conquête », l’exploration spatiale moderne existe bien, et de nombreuses sondes spatiales ont déjà été et seront envoyées dans l’espace, nous permettant de recevoir des photographies de planètes du système solaire et de mieux comprendre la formation de notre propre planète.

De nos jours, la conquête spatiale est rassembleuse. Elle rassemble de nombreux pays dans de grandes institutions telles que la NASA ou l’ESA. Tous ces pays unissent leurs forces autour d’un but commun : approfondir leur connaissance de l’espace.

Dans la vie de tous les jours

Les différentes techniques découvertes, utilisées et développées pour la conquête spatiale sont reprises à une moindre échelle et utilisées à des choses plus terre à terre. On peut par exemple cité les panneaux solaires comme application.

Quelques grands moments de la conquête de l’espace

le 4 octobre 1957 : le premier vol spatial orbital de l’Histoire par le satellite soviétique Spoutnik 1

le 12 avril 1961 : le premier vol habité par un être humain avec le vol orbital du soviétique Youri Gagarine

le 20 juillet 1969 : le premier pas sur la Lune par Neil Armstrong.avec Apollo 11

le 24 décembre 1979 : lancement de la fusée franco-européenne Ariane L-01

On pourrait en citer une infinité tellement que la conquête de l’espace est captivante.

Dirk Frimout est né en 1941 à Poperinge, Belgique. Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur en électronique (1963) et un doctorat en physique appliquée (1970) à l’université de Gand, il part pour le Colorado effectuer un post-doctorat dans un laboratoire de physique atmosphérique et spatiale (1972). Il travaille à l’Institut d’aéronomie spatiale de Belgique jusqu’en 1978.
Il pose sa première candidature comme astronaute en 1977. Quinze ans plus tard, il est le premier Belge dans l’espace. Il vole comme MS sur STS 45 en avril 1992, mission ATLAS 1.

Quelques exemples parmi les grands programmes de la conquête spatiale :

– Spoutnik  » les premiers satellites «.
– Soyouz et le cargo progress.
– Navette spatiale le cargo de l’espace.
– V2 la première fusée opérationnelle.
– Appolo  » un petit pas pour l’homme «
– Corona, l’espionnage depuis l’espace.
– Ariane, pour l’indépendance Européenne.
– Mir vivre dans l’espace…